L\'éclosion

D'une pression de sa queue musclée, Rakasia obligea Sokar à se pousser vers l'intérieur de la grotte. Il protesta avec un petit piaullement instinctif, mais la mère le voulait en suretée.
Alors, souplement, elle s'evença en silence de quelques pas en direction de la dragonne. Arrivée à l'entrée de sa caverne, elle la regarda quelques secondes.

-Hum... Des nouvelles...
Elle voyait bien que les intentions de Dalaubae étaient bonnes, elle était même sympatique! Mais elle n'osait pas trop se l'avouer. Rakasia n'avait jamais rencontré quelqu'un de bon, auparavent, que ce soit dragon ou hummanoïde. Elle ne savait même pas que ça existait!

-Je viens des Territoires de l'ombre. Je viens tout juste d'arriver. Je fuyait les dangers de cette terre pour mon petit.

Elle se voulait simple et froide. Mais le fait de discuter simplement, pour le plaisir la rassura et l'encouragea.

-J'immagine qu'il n'y a rien de nouveau pour vois de se côté là. Enfin... J'ignore les critères humains, pour ce qui est du temps. Mais aucun évênement majeur n'est survenu depuis certains temps... Des escouades d'Elfes décimés par les Drow, des bataillons d'Orques défaits par des humains, quelques dragons, des sorciers à fuir... On a beaucoup cherché à me capturer, pour m'associer à un dragonnier noir.

Au fond d'elle-même, Rakasia se sentit un peu désolée de les avoir menacée. Dans une tentative d'excuses un peu incertaine, elle ajouta:

-Pour toi, ton ain et cette petite, je n'aurais peut-être pas être si rude, mais je ne pouvais pas prendre de risques; je n'ai jamais vraiment côtoyé personne.

-Ne vous en faites pas, répondit Dalaubae, Je comprends parfaitement votre attitude , j'aurais sans doute eu la même.

Malgré le ton froid et légèrement distant de l'autre Dragonne, elle sentit qu'il n'y avait aucune animosité.

-Il n'y a en effet rien de nouveaudans ce que vous me racontez, les humanoïdes se sont toujours déchirés entre eux. Je suis contente que vous n'ayez été associé à aucun des deux camps. Nous n'allons pas tarder à nous en aller explorer un peu plus le monde, nous partirons d'ici quelques jours. Si vous voulez nous suivre, vous serez la bienvenue. De plus, cela fera découvrir le monde à votre petit.

La dragonne rouge se décalla légèrement sur le coté pour apercevoir le dragonneau.

-Je n'ai pas eu de petit, c'est étrange pour moi qui n'ai pour l'instant vu que des congénères de mon age ou plus vieux.Si vous voulez nous rejoindre, notre campement se trouve au pieds des montagnes , à l'est, dans une crevasse.

Se retournant, Dalaubae aperçut la hache du nain. Elle la pris entre ses dents.
-Je ne sais pas ce qu'il ferai sans moi, à oublier ses affaires il va finir par se ballader sans rien pour se défendre. Il serai même possible qu'un jour il parte sans sa tête.

Elle pris appui sur ses pattes arrières et s'envola, faisant bruisser les feuilles dans son sillage, flèche de rubis sur fond d'émeraude.

En les regardant s’envoler, Rakasia resta pensive. Elle savait bien qu’un dragon pouvait se lier d’une certaine façon étrange avec une personne, mais elle ignorait qu’une réele amitié pouvait régner entre lui et son cavalier, comme ça semblait être le cas pour Dalaubea et son Nain. Elle se demandait si c’était rare. Aussi, elle se questionna sur le vaste monde, sur ces mondes lointains dont elle avait évité de songer durant toutes ces années pour ne pas souffrir de vivre dans les plateaux froids et secs des territoires de l’Ombre. À quoi pouvaient-ils bien ressembler?... En la regardant s’éloigner dans un point écarlate en songeant à sa proposition. Hum… La dragonne aurait bien aimé découvrir elle aussi le monde, un de ces jours, mais il y avait Sokar. Et c’était hors de question qu’elle ne l’expose plus encore à d’éventuels dangers.

Elle le regarda tranquillement alors qu’il tentait de sauver sur place pour rejoindre la dragonne Rouge qui disparaissait de sa vue dans le ciel. Mais il finit par s’empêtrer dans ses petites pattes encore faibles, et tomba maladroitement dur le gazon. Rakasia rit en émettant un doux grognement. Elle l’entraîna dans la caverne, où Sokar goûta pour la première fois à de la viande fraîche. En le regardant, et en observant les alentours de son repaire, elle se dissuada. Ils étaient très bien ici, et ne bougeraient pas d’un pouce!

Enfin, c’est ce qu’elle se disait.

Dalubae survolait la forêt en direction de leur refuge lorsqu'elle aperçut le nain qui pistait un animal. Le voyant sans autre arme que son arme court, elle ne put résister à la tentation de lui rendre sa hache d'une façon un peu particulière.
Au momment où elle passait au dessus de lui, la dragonne lacha l'arme qu'elle tenais dans sa gueule.Celle ci tomba parfaitement droite, la tête en bas, entrainée par le lourd poid du tranchant.
Baradrim entendit des branches se fracasser au dessus de lui, il leva la tête et vit sa hache se planter dans un tronc d'arbre à un mètre de lui.
*-Dalaubae! s'exclama t il furieux, tu pourrais faire attention ou me prevenir! Tu as failli me fendre la tête en deux, tu sais comment je prends soin de mon arme, de l'acier nain, tu ne trouveras pas plus tranchant!*
En réponse, le nain ne reçut qu'un rire léger et insouciant.
-Et en plus, je peux me brosser pour attraper mon gibier, un lièvre, ca fait une semaine que je n' en ai pas attrapé, pensa-t-il.

Le petit être sauta sur le tronc et se mit en à essayer de retirer son arme. Il ny réussi qu'au quatrième essai: seul le manche dépassai du tronc.

Quelques heures plus tard, Baradrim était de retour à son campement.
La dragonne rouge l'y attendait, nonchalament allongée auprès du feu, une carcasse fraiche à coté d'elle.
*-Enfin, le glorieux aventurier rentre chez lui, fourbu, et crasseux, apres deux heures de marche, avec sa précieuse hache, si gentiment rendue par sa fidèle dragonne.*
-Continue de te moquer et tu va voir comment ma hache peut m'être précieuse pour dépecer les gentilles dragonnes grommela-t-il.
Puis, apercevant la carcasse, il sourit, finalement, cela valait peut être le cout de perdre la trace d'un lapin.
Baradrim arracha une côte de ce qui semblait avoir été un chevreuil et la mit à cuir sur le feu alors que Dalaubae dévorait le reste.
A la fin du repas, la dragonne rouge prit la parole.
-J'ai parlé à ma congénère de notre projet de partir dans les territoires de l'ombre.
-Et alors?
-Et bien, je lui ai proposé de nous accompagner.
Le nain failli s'étrangler avec un os qu'il rongeait pour s'occuper.
-Nous accompagner?! Une deuxième dragonne, j'esperequ'elle n'est pas comme la première parce que sinon, je suis mal barré. Je n'ai pas envie de risquer de me recevoir une pluie de hache sur le coin de la figure.
-Ne t'inquiète pas, je ne suis pas sur qu'elle accepte de venir, elle doit s'occuper de son bébé. En plus, que dirais tu de deux fois plus de viande?
-Il est vrai que ce peut être interressant admit l'humanoïde. De toute façon, la proposition a déja été faite et elle ne me semblait pas désagréable de compagnie. Nous verrons bien.

Comme la lueur du soleil s'éteignait par dessus les montagnes, les deux compagnons se couchèrent.
-Il va falloir se lever tôt demain, pour remettre un peu d'ordre dans cette cairière, je n'ai pas envie que tout le monde sache que je suis passé par ici. Départ à deux heures après midi.
Alors que les étoiles apparaissait, le nain se mit à réciter dans sa tête le nom de chacune, ce faisant, il s'endormit.

HRP: pas encore trouvé de couleur pour ces deux-là! ^^



Le soleil se couchait sur la nouvelle demeure de la dragonne. Elle regardait l’ombre se mêler de plus en plus à la forêt. Les oiseaux chantaient comme pour rendre un dernier hommage à l’astre avant d’aller dormir. Rakasia réfléchissait pendant que Sokar jouait avec une feuille morte. Qu’il avait grandit vite! Cela lui fit tout drôle de réaliser qu’à présent, elle ne serait plus seule à passer les longues heures des jours. Même, au contraire, elle se surprit en repensant au monde. Elle avait envie de rencontrer des gens, de voir comment ils vivaient. Car à présent, elle en avait la certitude, il existait des gens bons. Cet étrange nain et cette dragonne en étaient la preuve. Et dire qu’ils étaient tous près!

La dragonne noire secoua vivement la tête de son long coup écailleux. Voyons, qu’avait-elle à penser ainsi? Était-ce un effet secondaire de la joie qu’elle éprouvait d’être une nouvelle mère pour la première fois? Peut-être bien, en fait…

*Maman!*, s’exclama le petit dragon en gambadant vers elle de la manière d’un chiot.

Elle frotta son museau contre sa tête, en ronronnant. Il avait déjà commencé à s’exprimer, le petit! Lisant dans ses pensées qu’elle lui laissait d’accès, Sokar vit le nain dragonnier. Il la regarda avec un point d’interrogation très évidant dans ses gros yeux humides, la tête inclinée. Rakasia rit. Il voulait savoir qui ils étaient.

*Je te l’expliquerai un jour…*, lui dit-elle.

Elle ne voulait plus vraiment penser à cela, ayant peur de regretter sa décision de ne pas bouger de sa tanière sécurisante.

*Allez, au lit, mon petit.*

Tombant de fatigue, Sokar bâilla, et instinctivement, saisit la signification nouvelle de «au lit», qu’il allait probablement entendre assez souvent durant les années à venir. Les deux sauriens entrèrent donc dans la grande grotte, s’installèrent tout au fond, loin du reste de la carcasse du cerf, et se couchèrent. Roulé sur le matelas vivant qu’était sa propre mère, le nouveau-né s’endormit avant même d’avoir posé sa tête, mais par contre, Rakasia ne dormit que d’un œil, veillant continuellement.

Au petit matin, Baradrim et Dalaubae se levèrent.
*-Allez debout feignasse, lança le nain à la dragonne
-Feignasse? Tu vas aller là bas tout seul à pieds et nous verrons bien qui est le plus feignant des deux ! je te rappelle que sans moi tu te déplace comme une tortue famélique.
-Quoi? je suis un sprinteur. Tu est juste plus grande que moi, c'est uniquement pour cela que tu est plus rapide, lacha le nain de mauvaise foi.*

Le nain roula sa couverture et rangea ses affaires pendant que la,grande dragonne rouge voltigeait. Dès qu'il eu finit, il la contempla. Quelle chance avaient ces êtres merveilleux de pouvoir voler. Dalaubae redescendit et atterrit .

*-Est tu prête? demanda-t-il.
-oui, partons.*

Le saurien s'accroupit et Baradrim monta sur son dos, il se harnacha et Dalaubae s'envola d'une puissante détente de ses pattes arrières.
Ils survolèrent la forêt sur quelques kilomètres puis virèrent au dessus des montagnes. Le rouge de la dragonne se confondait avec celui de la roche. Baradrim pût voir un petit groupe d'humanoïdes avec deux dragons mais ceux ci étaient heureusement trop loin pour les apercevoirs, les deux compagnons continuèrent leur chemin en direction des territoires de l'ombre.


Hrp: suite dans les territoires de l'ombre.

Cette nuit-là, Rakasia avait fait un rêve étrange.

«Elle volait, mais était perdue dans d’épais nuages noirs. D’eux tombait une pluie drue et glacée. Un vent terriblement violant soufflait. Une panique la saisissait. Sokar avait disparu, il était partir. Il voulait suivre le nain et sa dragonne, et elle ne l’avait pas entendu partir. Elle voulait voler de plus en plus vite, mais ses ailes refusaient lentement de lui obéir. Elle se sentait tomber… tomber… Mais un puissant dragon noir aux reflets rouge métallique l’empêcha de s’écraser. Le père de Sokar. Ses yeux brillaient d’une lueur rougeâtre où se mêlaient la puissance dominatrice et l’affection. Un éclaire éblouissant déchira la tempête et frappa de plein fouet l’imposant dragon noir. Alors, elle tomba…»

La dragonne se réveilla brusquement. Sokar était déjà debout et s’amusait à tenter d’attraper une libellule.

*Bonjour!*, lança gaiement le petit par pensée avant d’accourir se blottir sur les flancs sombres de la dragonne.

*Bonjour Sokar…*,répondit-elle.

Le dragonneau, encore incapable de communiquer par parole, envoya à sa mère une image interrogative du nain et de sa dragonne, qui avaient visiblement questionnés le petit. Il ne connaissait pas ces créatures. La grande bête rouge ressemblait un peu à sa maman, et son regard doux lui inspirait confiance. Le petit être barbu lui avait d’abord fait peur, avec cette espèce de buisson roux qui cachait une partie de son visage. Mais à présent, il le trouvait comique.

*Tu te demandes qui ils sont, Sokar?*

Le dragonneau secoua la queue, approuvant. Rakasia réfléchit. Elle ne voulait pas quitter ce nouveau confort et cette sécurité réconfortante qu’elle venait tout juste de goûter. Mais quelque chose au fond d’elle-même prit la décision.

*Es-tu prêt à faire un grand voyage?*

Elle envoya quelques images mentales pour illustrer ce qu’elle voulait dire. En guise de réponse, Sokar bondit un peu partout dans la caverne, content. Sans plus de cérémonie, Rakasia saisit délicatement son fils de sa mâchoire, et grâce à son long cou écailleux, le déposa confortablement sur son cou. Elle se leva, déplaça sa lourde masse à l’entrée de la caverne, et puis se mit à courir. Elle battit des ailes, et s’envola dans le ciel bleu du matin.

Le temps était tout à fait superbe et le vent bon. Elle sentait son petit jubiler. La dragonne tournoya quelque fois pour amuser Sokar, puis aperçut au loin la silhouette de la dragonne rouge au loin. Elle hésita une dernière fois : elle était venue ici pour fuir le danger, et voilà qu’à la première occasion elle se relançait à l’aventure! Mais la joie de Sokar chassa la crainte de son cœur, et Rakasia accéléra vers sa rencontre le la veille.