Arrivant dans cette gigantesque étendue d’herbe, Enaïrol s’émerveille :
« Je n’aurais jamais imaginé qu’un aussi bel endroit puisse exister ! C’est magnifique, quand je pense que je suis resté cloitré dans ma grotte pendant tout ce temps … il faudra que tu me montre tous les autres paysages de ce monde : je me sens une âme de voyageur. »
Héréroa, pensif, répond distraitement :
« Oui, oui, je te montrerai ce monde et tous les autres … »
Inquiet de l’état de son compagnon, le dragon le regarde et vois une partie de celui-ci qu’il n’avait jamais vu. Puis, après 5 minutes, il détache son regard et préférant ne pas déranger son ami, il se met à contempler le paysage. Le soleil était en train de coucher, se reflétant sur la plaine. Les herbes ondoyantes donnaient un effet de mouvement aux rayons qui les caressaient paresseusement. Les couleurs ambre, bordeaux, ocre, et dorée faisaient un ballet où les quelques arbres gigantesques de la plaine dansaient au rythme du vent. Ce spectacle, magique et envoutant, représentait la force que la nature met en mouvement pour nous offrir des moments de joies et nous faisait nous poser des questions sur la futilité de nos querelles. Le dragon, remplit de cette douce et apaisante réflexion, se promit de ne pas garder rancune de l’attaque de cette ombre noire dont il se rappelle vaguement et qui le terrifie aux limites entre sa conscience et sont inconscient. Vu de l’extérieur, il rayonnait tel un prisme, des langues de lumières jaillissant de son corps.
Puis reprenant conscience de la réalité par un gargouillement de son ventre vide, il retrouve son apparence normale et par chercher de quoi se rassasier. Le phœnix, lui, est entré dans une autre sorte de transe, se rappelant le passé et ses actes inavouables, et ne s’est pas rendu compte de la transformation fugace de son ami. Enaïrol revint de sa chasse avec trois lapins trop petits à son goût et le plat principal : un bison ! Voyant que son camarade n’a toujours pas bougé, il se décide à aller lui chercher son repas. Revenant au niveau du camp improvisé, il dépose les fruits et les insectes à côté de l’oiseau et mange son repas. Ayant fini de manger, il s’endort sous un ciel étoilé et sans nuages, il s’étonne lui-même de ne pas avoir cherché un dragon pour faire connaissance puis s’endort en réfléchissant à cette question qui trouvera durant la nuit sa réponse : il n’y avait personne.
Ce premier contact avec la Nature l'avait ragaillardi en lui laissant un vide, il se promit que le lendemain il lancerait un appel mental pour trouver quelqu'un afin de savoir se qu'il s'était passé pendant son absence. Il aimerait retrouver ce dragon noir qui a décimé sa famille peut-être pour se venger malgré sa décision prise dans l'après-midi mais surtout pour enfin savoir pourquoi il a fait ça et pourquoi les chefs de son clan, qui avait senti sa présence, n'avaient rien fait. Quel événements s'étaient passés alors qu'il n'était pas encore né, quelle importance avait sa naissance, pourquoi était-il le seul à ne pas être tué et surtout pourquoi il avait toujours l'impression d'être suivi par un aura meurtrière? Tant de questions qui restait sans réponse pour le moment et qu'il trouverai peut-être chez cette ombre noire ...
Sujet: Premier contact 
Ven 20 Fév - 12:51
